Froome: "Je n’ai aucune garantie de revenir à mon meilleur niveau"
Le quadruple vainqueur du Tour de France s’est longuement confié en marge du Critérium de Saitama.
- Publié le 01-11-2019 à 12h23
- Mis à jour le 01-11-2019 à 12h30
Le quadruple vainqueur du Tour de France s’est longuement confié en marge du Critérium de Saitama.
Depuis sa terrible chute encourue en juin dernier, lors de la reconnaissance du contre-la-montre du Cirtérium du Dauphiné, Christopher Froome s’était jusqu’ici confiné dans les codes de la communication très maîtrisée du Team Ineos. Entre une vidéo réalisée en interne par l’équipe britannique et quelques tweets emplis de positivisme, le quadruple vainqueur du Tour de France avait esquivé le jeu des questions pour mieux se concentrer sur sa revalidation.
Présent le week-end dernier à Saitama, pour le traditionnel Critérium labélisé Tour de France, le Britannique s’est livré sur ses doutes et ses espoirs avant de s’aligner en compagnie de ses partenaires Egan Bernal et Michal Kwiatkowski sur un contre-la-montre par équipe de… trois kilomètres.
"Je n’étais pas encore prêt pour évoluer sur la course en ligne de 60 kilomètres, confessait ainsi le Kenyan blanc. Ce n’est pas le fait d’évoluer en peloton qui me fasse peur, mais mon corps n’est pas encore disposé à subir les relances en sortie de virage et les accélérations."
Un dossard qui s’apparente à la première ligne d’un très long livre de route. Extraits des confidences servies au Japon.
L’évolution de sa revalidation
"Ma rééducation suit son cours et évolue bien. Dans quelques semaines, je vais devoir subir une nouvelle opération afin de retirer une plaque ainsi que plusieurs vis qui avaient été posées au niveau de ma hanche. Cette étape ne me fait pas peur car je progresse bien. Cela m’a fait du bien de pouvoir à nouveau enfourcher mon vélo. Sentir l’air frais, le soleil, c’est un plaisir ! J’ai encore un déséquilibre de puissance entre mes deux jambes et je travaille sur ce point. Ce come-back est sans doute le plus gros challenge auquel j’ai été amené à faire face depuis le début de ma carrière. Retrouver le vélo, c’est une chose, mais recouvrir un degré de compétitivité qui me permettrait de remporter un cinquième Tour de France en est une autre. Je n’ai aucune garantie de revenir à mon meilleur niveau. Mais je veux tout faire pour y arriver. Et l’envie est un énorme moteur !"
Son programme pour 2020
"Ma course de reprise n’est encore fixée, cela dépendra de l’évolution de mon état physique dans les prochaines semaines. Ce qui est certain, c’est que le Tour de France constituera mon principal objectif. Le Giro arrivera trop tôt pour moi. Etre au départ de la prochaine Grande Boucle constituerait déjà une immense victoire. Ce sera une édition spéciale puisque le Grand Départ sera donné depuis Nice, une région que je connais bien pour la sillonner très souvent à l’entraînement (NdlR : il habite à Monaco). Le tracé est également assez singulier puisqu’on attaquera la montagne dès le deuxième jour de course."
La cohabitation avec Bernal, Carapaz et Thomas
"Il n’y a pas qu’une seule et unique course dans le calendrier de la saison vous savez et je pense donc qu’il y en aura pour tout le monde. Les jeunes sont là et m’impressionnent. Moi aussi j’aurais aimé gagner mon premier Tour de France à 22 ans comme Egan (Bernal), mais à cet âge-là, j’évoluais toujours au niveau continental (NdlR : chez Konica-Minolta)."
Ce qu’il pense de Remco Evenepoel
"C’est complètement fou ce qu’il fait à 19 ans à peine, il est vraiment très impressionnant ! J’ai suivi sa prestation lors des championnats du monde de contre-la-montre dans le Yorkshire où il a décroché la médaille d’argent. Il parvient à conserver une position très aérodynamique sur le vélo tout en dégageant une belle impression de puissance."
Le parcours des JO de Tokyo
"Je suis allé reconnaître une partie du parcours de la course en ligne des prochaines Jeux Olympiques de Tokyo quelques jours avant le Critérium de Saitama en compagnie de Jakob Fuglsang, Romain Bardet et Michal Kwiatkowski. Le tracé est très difficile. La montée du Mont Fuji est située loin de l’arrivée mais celle de Mikuni, qui fait 7 kilomètres à 10 %, fera une énorme sélection. J’espère que cette épreuve constituera l’un de mes grands objectifs de la prochaine saison. Cela voudrait dire que j’ai réussi mon retour..."